Dès 1936, un projet d’aérodrome sur des terrains situés au lieu-dit Les Camps, sur les communes de Faycelles et Béduer, avait été initié par le sénateur-maire de Figeac, Joseph Loubet. Ce projet, présenté au Ministre de l’Air de l’époque, n’aboutira pas. Il préfigure pourtant de ce que sera l’aérodrome de Figeac-Livernon.

En juillet 1945, l’Aéro-club de Figeac se crée avec pour mission de développer le sens de l’aviation chez les jeunes « par la pratique des modèles réduits et de cours théoriques ». Sans terrain, l’aéro-club organisera des projections de films aéronautiques et des « bals de nuit » (photo d’affiche ci-dessous).

En 1947, la société des Hélices Ratier de Montrouge, par un courrier de son directeur administratif, fait savoir au président de l’Aéro-club le désir de voir aboutir la création d’un terrain d’aviation à Figeac. « Cet aérodrome faciliterait beaucoup nos déplacements et les relations que nous avons avec les différents organismes et formations aéronautiques qui nous rendent visite continuellement à nos usines de Figeac. »

Le député-maire Georges Juskiewenski et Claude Huet, directeur de Ratier-Figeac, impulsent un nouvel aéro-club, qui s’appellera « de Figeac et du Haut-Quercy » en 1959. La volonté des dirigeants de Ratier et l’appui de Georges Pompidou, qui fut conseiller municipal de Cajarc dès 1962, furent déterminants. Après plusieurs études et des hésitations, le 30 décembre 1964, un arrêté du Ministre des Travaux Publics et des Transports autorise la création « d’un aérodrome de classe D (c’est-à-dire destiné au tourisme et aux sports aériens), dénommé Figeac-Livernon ».

Six ans pour aboutir

Jean Carlet, directeur chez Ratier, devient président de l’aéro-club. Les travaux sont évalués à 750 000 francs (soit 975 000 € de 2010 – source : INSEE).

Le financement s’établit ainsi : département 40 %, chambre de commerce 20 %, ville de Figeac et autres communes 40 %. Le service des « bases aériennes », sous le contrôle du service de l’équipement, va effectuer les travaux.

La ville de Figeac et la société Ratier achètent les deux premiers avions d’occasion : un Piper Club et un Morane. Les deux avions sont stationnés, en attendant, sur le petit terrain de Felzins. Jean Carlet se souvient que, le lendemain de l’élection de Georges Pompidou, le service des bases aériennes lui annonce le don d’un hangar désaffecté alors que la demande de l’aéro-club lotois était en 32e position sur la liste des donations. Georges Pompidou pourtant n’utilisera jamais l’aérodrome pour venir dans le Lot, contrairement au député… François Mitterrand.

Quarante ans plus tard, une centaine de pilotes – d’avions ou d’ULM – utilisent régulièrement l’aérodrome de Figeac-Livernon qui compte maintenant 8 hangars et 26 appareils. Deux salariés, un instructeur et un mécanicien, travaillent sur place.


13 juin 1970 : le premier vol

C’était en 1970, au mois de juin. La Dépêche du Midi relatait que le 13 que des avions s’étaient posés pour la première fois sur l’aérodrome de Figeac-Livernon, « ouvert par arrêté préfectoral à l’usage privé ».

Les travaux étaient terminés avec huit jours d’avance sur la date prévue, le matin même les ouvriers terminaient la finition du hangar.

Cette première était réalisée en présence du président de l’aéro-club, Jean Carlet, du secrétaire, M. Obrecht et du trésorier, Lucien Najac, déjà pilote qui posa le premier avion (le sien, un Sicile) sur le terrain, rejoint par les deux avions que l’aéro-club avait déjà acheté.

D’autres pilotes des alentours, messieurs Scribe et Larribe, se sont joints à ce groupe pour faire un « véritable petit meeting aérien dans le ciel figeacois ».

Le président de Ratier, Georges Forest, félicita par courrier Jean Carlet « d’avoir mené à bien l’œuvre qu’il avait entreprise » après avoir lu l’article dans La Dépêche du Midi.

Ouverture à la circulation aérienne publique

Il restait à l’aéroclub à obtenir « l’ouverture à la circulation aérienne publique ». Elle sera publiée au Journal Officiel du 3 février 1971, par un arrêté du Ministre des Transports du 21 décembre 1970.